La sociologie du travail est une branche de la sociologie. Georges Friedmann donne la définition suivante de cette branche de la discipline sociologique : « L’étude, sous leurs divers aspects, de toutes les collectivités qui se constituent à l’occasion du travail » a quelque peu évoluée depuis qu’on s’intéresse aux labeurs humains. Aux sociologues « fondateurs » tels Karl Marx qui a théorisé, dès 1871, comment le capital soumet le travail à travers des rapports de production, ou Émile Durkheim qui a approfondi en 1893 les notions de division du travail, ou encore Pierre Naville pour ses études de l'automation et des formes modernes de la société industrielle, ont succédé dans les années 1960-70 une multitude d'études empiriques au sein même des usines et des administrations. Il est vrai que des financements étaient ouverts.
Les recherches sur le terrain ont, en fait, commencé de façon relativement systématique dans les années 1920-30 aux États-Unis puisque la productivité pouvait être améliorée à l’heure de l’organisation scientifique du travail (cf. Frederick Winslow Taylor) et de la mise au point de stratégies managériales dans les entreprises.
Ainsi, la sociologie du travail consiste à questionner les rapports que tissent les hommes et les femmes en milieu de travail. Ces rapports sont multiples, ils concernent à la fois le temps du travail et le temps hors travail, le "dedans" et le "dehors" de l'entreprise, de l'atelier, du lieu de travail.
Le "dedans" se déploie autour de l'ambiance de travail, des subjectivités au travail (plaisirs et souffrances ; tensions et harmonies...), des modes de gouvernance, des styles de management ou des types de commandement, etc. En jeu sont les conflits, les modes de résistances, les façons effectives d'organiser le travail dans l'atelier souvent de façon informelle et opératoire, les pratiques de travail, les tours de main, le rapport parfois ambigu de l'humain à son poste de travail, les modes d'apprentissages et de qualification, la qualification du travailleur et la qualification du poste de travail...
Le "dehors" se rapporte aux incidences du travail sur la vie familiale, les loisirs ou les identités sociales conçues comme coextensives des identités professionnelles (cf. Claude Dubar). Cette dernière dimension interroge aussi les rapports du milieu de travail avec son environnement local, c'est-à-dire la cité, chère aux philosophes grecs.
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