Comment fidéliser vos équipes

Comment fidéliser vos équipes
Dans un marché de l'emploi de plus en plus tendu, il faut revoir les méthodes de gestion RH

Publié le : 09.12.2007 | 13h19
Par Nadia DREF | LE MATIN

C'est la fin de l'année, beaucoup de cadres attendent l'issue de 2007 pour décider de rester dans l'entreprise où ils travaillent ou de partir sous d'autres cieux. Tout dépend de l'attitude de leurs managers, car de la satisfaction des attentes des collaborateurs découle leur stabilité dans un poste. L'enjeu est de taille.
Et pour cause, dans un marché de l'emploi qui se tend et une rude concurrence, qui pousse les entreprises à capitaliser sur leur savoir-faire, fidéliser les collaborateurs devient donc une priorité.

Il est vrai que la nouvelle génération de cadres est de plus en plus mobile. Résultat: Le turn-over est de plus en plus grand, surtout dans le domaine des services et des banques. … Maintenant, les décideurs et chefs d'entreprises doivent intégrer cette donne dans leur politique de gestion de ressources humaines, car ils ont plus à y gagner qu'à y perdre. Déjà, le coût du turnover est important.

Selon des études un départ fait perdre à l'entreprise entre la moitié du salaire annuel du démissionnaire (par exemple une assistante marketing) et trois fois ce salaire (un commercial qui part avec ses clients), et ce, sans parler de la perte de savoir-faire. Avouez que ce n'est pas négligeable !

Alors, comment retenir les profils pointus et comment les fidéliser ? Ceci est un travail de longue haleine. Les managers et responsable RH doivent revoir leurs méthodes et s'adapter à la nouvelle situation. Certains collaborateurs partent pour un salaire meilleur, d'autres pour de bonnes perspectives d'évolution de carrière, d'autres pour un meilleur contenu du poste… On assiste de plus en plus à un changement radical qui est en train de s'opérer dans le monde du travail. Selon la dernière enquête réalisée par le cabinet Invest RH et dont nous avons publié les résultats dans notre Dossier Emploi du 3 décembre 2007 (www.lematin.ma), la mobilité professionnelle concerne plus les jeunes âgés de 18 0 24 ans.

Si on prend en compte l'échantillon interrogé (3.800), 95% de cette population ont déjà changé jusqu'à 3 fois d'employeur, contre 90% pour les 25-30 ans et 74% pour les 35-40 ans. D'ailleurs, ces profils sont qualifiés de plus en plus de «zappeurs».

Ceci dit, l'employeur ne peut pas retenir tout le monde, mais il doit cibler les bonnes personnes. «Le manager doit porter ses efforts de fidélisation sur les collaborateurs qui ont le plus de potentiel ou bien sur ceux qui, d'une façon ou d'une autre, sont stratégiques pour l'entreprise : par exemple en raison d'un savoir-faire ou d'une expertise difficile à trouver sur le marché, ou encore parce qu'il sont des meneurs sachant motiver leur entourage», s'accordent à dire les experts.

Pour bien cerner les attentes, les managers doivent aller vers leurs collaborateurs afin de les identifier, car ils ne se rendent pas service en pratiquant la politique de l'autruche. Enquête de satisfaction, évaluation annuelle ou semestrielle, entretien individuel… autant de moyens qui peuvent être utilisés pour connaître davantage le cadre. C'est l'occasion de déceler tous les dysfonctionnements et d'essayer d'y apporter une solution. Il ne faut pas négliger le volet formation, car il occupe une place prépondérante dans la fidélité des salariés à leur employeur.

Cela ne suffit pas. Il faut penser à maintenir un climat propice à la fidélisation, être attentif aux conditions de travail, veiller à plus de transparence et respecter les collaborateurs... A méditer.