PresseMaroc
Nombre de messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2009
| Sujet: L’UMT de Benseddik bouillonne Ven 9 Avr 2010 - 5:47 | |
| * Les confrontations, entre la vieille et la jeune garde de ce syndicat obéissent-elles à des considérations politiques ? * Ce genre d’incidents n’est en fait que la partie visible de l’iceberg. De profondes divergences lézardent le corps de l’UMT.
Taza, le 5 avril. Le Bureau syndical des collectivités locales affilié à l’UMT a été interdit de tenir une réunion dans les locaux de la centrale. Justifiant cette décision, le responsable du siège a prétexté des «directives». De qui ? Une source locale estime qu’elle émane du siège central de l’UMT à Casablanca.
A des kilomètres de Taza, Khémisset a été le théâtre d’un incident similaire. L’Union syndicale des fonctionnaires de cette ville s’apprêtait à réunir son Assemblée constitutive, mais c’était sans compter avec la décision de fermer les locaux de l’UMT devant les membres d’un syndicat pourtant affilié à la centrale de Benseddik. Nullement découragés, les participants ont maintenu leur agenda et tenu leur assemblée devant la porte du siège.
«Au sein de l’UMT, presque tous les partis politiques sont représentés. Il y a le PAM, PPS, PI, MP, PSU, PADS, Annahj et même Al Adl Wal Ihssane».
Le 1er avril à Rabat, les forces de sécurité envahissent le siège de l’UMT. Une intervention contre une manifestation des diplômés sans emploi qui déborde. Une source estime que cette incursion est un message à l’adresse de l’Union syndicale des fonctionnaires de modérer son soutien à ces manifestants.
Tanger est la scène de confrontations entre membres du même syndicat. Le responsable régional est manifestement désavoué par les siens. Une source dans la capitale du Détroit souligne que «l’homme mènerait des négociations avec les patrons, au nom des salariés de l’UMT, mais sans leur accord. Agacés par la répétition de ces agissements, les travailleurs auraient adressé des lettres aux autorités locales les informant que ce responsable ne les représente nullement».
Ce genre d’incidents n’est en fait que la face visible de l’iceberg. De profondes divergences lézardent le corps de l’UMT. La gestion opaque des affaires de la centrale a largement contribué à cette situation. Pour mémoire, le renouvellement du tiers sortant à la Chambre des conseillers avait été l’occasion d’une sortie médiatique de l’Union syndicale des fonctionnaires dénonçant l’absence de concertation dans le choix de la direction de l’UMT de candidats de la centrale à ce scrutin. Dans une lettre, l’USF avait exprimé son «indignation» du comportement peu respectueux des us de la démocratie de la part des amis de Mahjoub Benseddik.
Nos interlocuteurs ont soulevé également l’absence de transparence dans la gestion financière de l’UMT. «Rien que pour les élections de mai 2009 des délégués des salariés, la centrale a reçu du ministère de l’Intérieur 500 millions de centimes. Dans sa lettre aux syndicats, Abbas El Fassi a promis une hausse de l’aide de l’Etat aux syndicats. Outre cette manne financière du gouvernement, les cotisations des adhérents sont une source non négligeable dans les finances du syndicat. Et pourtant, nos locaux sont dans un état de délabrement extrême. Les travaux de restauration sont l’oeuvre des militants comme c’est d’ailleurs le cas du siège en construction de l’UMT à Kalaât Srghna».
Les confrontations entre ces deux courants obéissent-elles à des considérations politiques ? La vieille garde voit d’un mauvais oeil le dynamisme de certaines personnes étiquetées politiquement dans l’extrême gauche. Une idée rejetée par les sources que nous avons contactées, qui arguent qu’«au sein de l’UMT presque tous les partis politiques sont représentés. Il y a le PAM, PPS, PI, MP, PSU, PADS, Annahj, le Parti de la Oumma de Mohamed Marouani (non reconnu par le ministère de l’Intérieur, ndlr) et même Al Adl Wal Ihssane ».
L’UMT créée avant le Dahir de 1958 : Un futur incertain
L’UMT a une spécificité. Cette centrale a été créée avant le Dahir de 1958 qui réglemente la constitution des associations, partis politiques et autres syndicats. Durant les années soixante, «l’UMT était un Etat dans l’Etat», confie un ancien militant de la première génération de ce syndicat. Et d’ajouter que «c’est l’UMT qui a organisé les festivités du retour de feu Mohammed V au Maroc». Juste après l’Indépendance, les amis de Mahjoub Benseddik ont envahi les locaux les plus huppés de la colonisation française que ce soit à Casablanca, à Rabat ou à Tanger. Avec cette question lancinante que de nombreux syndicalistes se posent: Ces locaux sont inscrits au nom de qui? Rares sont les personnes au sein de l’UMT qui osent s’aventurer à donner une réponse exacte non par crainte de représailles de la part d’une partie tierce mais tout simplement parce qu’elles ignorent la réponse. Par ailleurs, le passé «glorieux» fait face à un futur incertain. Le projet de loi sur les syndicats proposé par Jamal Rhmani, le ministre de l’Emploi, risque de se révéler un coup de boutoir dont les échos pourraient ébranler tout un mode de gestion. L’UMT de Mahjoub Benseddik n’est pas la seule centrale concernée par les évolutions qu’apporte le texte de Rhmani. | |
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